Phénomène rare, la confluence entre la Dore et l’Allier s’est déplacée naturellement de 230 mètres durant l’été 2021. Visible depuis le pont de « Ris » entre les communes de Mons et de Limons au niveau du Bec de Dore, la Dore quitte peu à peu son ancien lit pour un tracé plus court vers l’Allier.
Depuis des années, la Dore se jetait dans l’Allier au pied du pont de « Ris », délimitant ainsi la limite aval (au nord) du Bec de Dore.
L’extrémité du site entre ces deux rivières, forme un cordon de terre sauvage semblable à une presqu’île, s’amincissait au fur et à mesure du passage des crues. Au cours du mois d’août, une petite montée d’eau a achevé le processus. Et une nouvelle confluence est apparue en amont du pont.
Cette situation provient d’un phénomène naturel : la dynamique fluviale qui a pu s’exprimer pleinement sur cette surface qui ne subit pas la pression de l’activité humaine (le Bec de Dore est un Espace Naturel Sensible du Conseil départemental du Puy-de-Dôme dont une partie est interdite au public afin de préserver la quiétude du site et sa biodiversité).
Le processus de création de cette nouvelle confluence va se prolonger et devrait s’accompagner par la formation d’un bras mort sur le tracé en cours d’abandon.
Différentes structures impliquées dans la gestion de la Dore, de l’Allier et du Bec de Dore se sont retrouvées sur place le 19 octobre (Direction Départementale des Territoires, Conservatoire d’Espaces naturels d’Auvergne, Conseil départemental du Puy-de-Dôme, Ligue de protection des oiseaux, Etablissement Public Loire, Syndicat mixte du Parc Livradois-Forez) pour réaliser les premières observations. Les premières tendances qui se dégagent et qui devront être suivies lors des prochaines crues :
- Le changement de la confluence, ne parait pas apporter de risque d’érosion vis-à-vis des aménagements présents sur le site, notamment au niveau du pont.
- Cette nouvelle confluence permettra sûrement une meilleure attractivité de la Dore pour les poissons migrateurs, notamment le saumon.
- L’érosion de la berge au niveau de la confluence Dore Allier, va se poursuivre entraînant possiblement la chute de quelques arbres.
Cet évènement illustre la nécessité pour le bon fonctionnement des cours d’eau de préserver et de restaurer, là où c’est possible, la dynamique fluviale de la rivière Allier et celle de la rivière Dore (enjeux prioritaires des Schémas d’Aménagements et de Gestion des Eaux de ces deux territoires).
On devrait probablement assister à une petite érosion régressive dans le lit de la Dore en amont de la nouvelle confluence, et sur quelques centaines de mètres, ceci probablement sans gravité.
Il serait souhaitable de faire un levé topographique pour pouvoir quantifier les phénomènes en cours.