90 agriculteurs engagés pour le développement des pratiques agroécologiques sur la Plaine d’Ambert, les Hautes-Chaumes et la Plaine des Varennes 

Le Parc Livradois-Forez a porté trois projets agroenvironnementaux et climatiques ces deux dernières années. Sur trois secteurs différents, les agriculteurs se sont engagés à suivre ou maintenir des pratiques respectueuses des écosystèmes. En contrepartie, ceux-ci reçoivent une indemnisation. L’objectif : préserver la biodiversité et des agrosystèmes fonctionnels

MOts Clés : PAEC, MAEC, agriculture, pâturage, prairies permanentes, biodiversité, préservation, conservation, richesse floristique, services écosystémiques

Tout comme les haies et les zones humides, saviez-vous que les prairies jouent un rôle important dans le stockage du carbone, l’épuration de l’eau et l’accueil de la biodiversité ? Elles constituent également un élément important du paysage, en permettant de maintenir des ouvertures.

Les prairies permanentes

Les prairies sont dites « permanentes » lorsque la production d’herbe ou d’autres plantes fourragères herbacées prédomine depuis plus de cinq ans (PAC, 2023-2027). Elles présentent une flore plus ou moins diversifiée selon le type de sol et le type de pratique : pâturage plus ou moins fréquent, fertilisation plus ou moins importante. 

D’après le Conservatoire Botanique National Massif Central, l’apport externe d’azote minéral (engrais) et une fréquence élevée de pâturage entraînent une sélection des espèces herbagères les plus productives et réduisent ainsi la diversité floristique des prairies. Par conséquent, on trouve une diversité floristique plus importante au sein des prairies peu fertilisées, mais moins de quantité d’herbe. Les prairies permanentes diversifiées sont intéressantes agronomiquement, à plusieurs niveaux : leur entretien est économique, les plantes variées apportent des composés secondaires et sont appétentes pour le bétail, et enfin, leur résilience face aux aléas climatiques est prouvée, accordant aux agriculteurs une plus grande souplesse d’exploitation par rapport aux prairies peu diversifiées

Prairie engagée en MAEC (Renouée bistorte) © Caroline Crouzy, PNRLF

Lorsqu’on atteint l’équilibre entre le niveau de production et un certain niveau de biodiversité, on parle d’équilibre agroécologique.  

Pour valoriser le maintien des prairies permanentes, des milieux humides et des haies qui rendent des services écosystémiques à notre société, des mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) ont été mises en place dans le cadre de la Politique agricole commune, depuis 1992. 

Les MAECs, un outil de maintien et de soutien des pratiques vertueuses pour l’environnement  

Depuis leur création, les MAEC sont devenues le principal outil pour conserver la biodiversité en zone agricole en Europe. Les MAEC sont ouvertes à la contractualisation sur des territoires précis où des enjeux agricoles et écologiques ont été identifiés. Elles s’intègrent au Projet agroenvironnemental et climatique (PAEC) qui détaille les enjeux rencontrés sur le territoire et  qui précise le périmètre concerné par la mise en place des mesures. Il s’agit d’une démarche volontaire qui engage l’agriculteur pour cinq ans, au cours desquels il est tenu de suivre un cahier des charges précis qui, en contrepartie, lui apporte une rémunération complémentaire. La mise en place d’un plan de gestion pastoral pour éviter le pâturage d’une tourbière au printemps, la réduction de la fertilisation azotée minérale ou encore la limitation du taux de chargement (nombre de bêtes/hectare) sont des exemples de contraintes que les agriculteurs s’engagent à respecter en contractualisant une MAEC. 

Le Parc Livradois-Forez a porté trois différents PAECs depuis 2023. Les PAECs Plaine des Varennes et Hautes-Chaumes du Forez pour lesquels les agriculteurs se sont engagés en 2023 et 2024, et le PAEC Plaine d’Ambert pour lequel les agriculteurs se sont engagés en 2024 et 2025 pour une durée de cinq ans. 

Le périmètre du PAEC Plaine d’Ambert englobe une partie de la zone écologique d’étude du Plan national d’action pour la pie grièche grise. La pie grièche grise est une espèce parapluie : en préservant son habitat, de nombreuses autres espèces sont également préservées. Trois mesures agroenvironnementales et climatiques ont été proposées à la contractualisation sur la Plaine d’Ambert afin de favoriser, entre autres, cette espèce dont les effectifs se réduisent considérablement année après année.

Prairie engagée en MAEC – Narcisse des poètes et Knautie des champs © Caroline Crouzy, PNRLF

La première mesure « Richesse floristique » (MAEC PRA1), indemnisée à hauteur de 51€/ha/an, vise à conserver les surfaces de prairies permanentes, garde-manger de la pie grièche grise et de nombreux autres oiseaux mangeurs d’insectes. La mesure vise à interdire le labour et à préserver la richesse floristique (et d’insectes) de ces prairies notamment en y interdisant l’apport d’azote minéral. Les prairies éligibles à cette mesure sont moyennement productives, et permettent donc la croissance à la fois de plantes précoces et de plantes plus tardives (souvent des plantes à fleurs).  

La deuxième mesure « Préservation des milieux humides » (MAEC MHU1) vise à préserver les prairies humides notamment en limitant le taux de chargement en hiver et jusqu’au début du printemps, ainsi qu’en limitant la fertilisation en azote, phosphate et potassium. L’objectif de cette mesure est de préserver les milieux humides et leur fonctionnement. Ces milieux jouent un véritable rôle d’éponge, permettant de limiter les impacts négatifs des fortes pluies et des sécheresses.  

La dernière mesure « Entretien des infrastructures agroécologiques – ligneux » (MAEC IAE1) vise à la conservation et à la gestion plus douce des haies, ripisylves et arbres isolés présents au sein des parcelles, sur lesquels la pie grièche grise est susceptible d’établir son nid, notamment sur les hauts arbres. Cette MAEC consiste en une taille unique à réaliser dans les cinq ans de contrat. Elle peut également consister en l’installation d’un fil le long des ripisylves engagées pour limiter le piétinement des berges et les déjections dans les cours d’eau. 

Arbre isolé, au cœur d’une prairie en Plaine d’Ambert, apportant de l’ombre aux vaches © Caroline Crouzy, PNRLF

Le bilan des contractualisations dans le cadre des trois PAECs

14 agriculteurs se sont engagés sur la Plaine des Varennes, ce qui représente 264 ha de prairies permanentes engagés en MAEC. 

43 agriculteurs se sont engagés sur les Hautes-Chaumes. Au total, ce sont 3043 ha de prairies permanentes, soit 80 % des surfaces d’estive des Hautes-Chaumes, qui sont aujourd’hui engagées en MAEC. 

33 agriculteurs se sont engagés sur la Plaine d’Ambert. Ces engagements représentent environ : 

  • 441 ha de prairies permanentes engagés en mesure PRA1 
  • 14 ha engagés en mesure préservation des prairies humides (MHU1) 
  • et 78 km de haies et 400 arbres isolés.
Ripisylve engagée en MAEC, Plaine d’Ambert © Caroline Crouzy, PNRLF

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