Où sont les vestiges archéologiques de la Dore et la Durolle ? On connaît par les écrits, les peintures et la transmision orale la grande richesse historique des activités fluviales et industrieuses liées à la Dore et de la Durolle, mais reste-il des vestiges de cela ?
Depuis avril 2022, dans le cadre du projet ACIS, des chercheurs parcourent la vallée de la Dore et ses affluents à la recherche des vestiges et du patrimoine hérité par les activités fluviales et industrieuses. Ils inventorient et cartographient les pieux en bois qui dépassent de la surface de l’eau ainsi que des seuils, barrages et biefs conduisant à d’anciens moulins. Des observations, des relevés et prélèvements de bois et de sédiments ont notamment été réalisés sous le pont de Pont-de-Dore et au niveau de deux seuils de moulin sur la Durolle à Thiers et à La Monnerie-le-Montel.
Le projet ACIS est un programme qui porte sur les aménagements fluviaux recherches sur la Dore et la Durolle, notamment à leur confluence, toute période confondue, ainsi que sur leur environnement. C’est un projet mené conjointement par des chercheurs en archéologie du Ministère de la Culture (une équipe spécialisée en archéologie subaquatique) et des chercheurs en environnement du Ministère de la Transition Ecologique (spécialistes des macro-restes botaniques et polluants dans les sédiments). Il est financé par la DRAC AuRA et le Service Régional de l’Archéologie, l’ENTPE et le Département du Puy-de-Dôme, qu’ils remercient pour leur soutien
Parmi les découvertes : des vestiges de pont(s) médievaux ou modernes ont été mis en évidence sur la Dore et témoignent du point central qu’a joué le franchissement de cette rivière depuis plusieurs centaines d’années. Le projet s’est aussi intéressé aux aménagements pour utiliser la force hydraulique de la Durolle …. le champ d’investigation est vaste et devrait durer plusieurs années.
Les éléments en bois seront datés par comparaison des cernes de bois, par carbone 14, ainsi que par analyse des composants du sol et des sédiments, mais aussi grâce à des recherches dans les archives autant d’étapes pour identifier les restes de ce patrimoine oublié.
Affaire de spécialistes(*) professionnels, d’ici quelques mois, les recherches se préciseront sur la base de leurs observations et prélèvements de cet été.
Le syndicat mixte du Parc est associé pour partager sa connaissance de la Dore et de la Durolle notamment en lien avec les actions qu’il porte au titre de sa compétence transférée Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations et pour faire le lien avec les projets de restauration écologique des cours d’eau.
(*) rappel de la réglementation concernant les vestiges : « Nul ne peut effectuer sur un terrain lui appartenant ou appartenant à autrui des fouilles ou des sondages à l’effet de recherches de monuments ou d’objets pouvant intéresser la préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie, sans en avoir au préalable obtenu l’autorisation. »



Juste une petite remarque, un organisme public a détruit récemment un barrage en pierre du 18 ème qui alimentait un ancien moulin sur la Dore. Maintenant, on fouille pour retrouver les traces de ces anciens barrage. Je ne comprends pas.
Bonjour Philippe,
Merci pour l’intérêt que vous portez à cet article.
Les interventions sur les ouvrages situés en cours d’eau répondent à différents enjeux écologiques et/ou de mise en conformité réglementaire et peuvent, le cas échéant, revêtir des intérêts patrimoniaux ou archéologiques comme cela est évoqué dans cet article. Mais surtout, ces interventions tiennent toujours compte de l’avis et de l’intérêt privé de son propriétaire. Lorsqu’elles sont réalisées par des collectivités, cela concerne un nombre très limité de sites, elles répondent, en plus, à un intérêt général et sont conformes à la législation en vigueur au moment de leur réalisation.
Chaque situation est différente. Si vous souhaitez une réponse plus précise sur le cas que vous évoquez, nous aurions besoin de précisions pour bien l’identifier. Contactez-nous directement (par mail ou téléphone) pour en discuter précisément. Cordialement.
Le simple inventaire des seuils, barrages et biefs,(mais aussi de pêcheries, passages à gué…) le long de ces deux cours d’eau serait davantage instructif s’il était accompagné d’une étude toponymique censée révéler l’existence d’aménagements structurés.
Et tous ces Saints Michel, Georges, Marguerite, familiers des riverains de ces eaux impétueuses et de leurs débordements…
Et ces bêtes inquiétantes, dragons, couleuvres ou vouivres, qui accompagnent la rivière ou peuplent les berges d’une onde infidèle qui souvent change de lit…