Un voyage d’études à destination des élus et techniciens du Livradois-Forez a permis de réinterroger la place de l’eau dans nos espaces publics.
Mots clé : eau -aménagement – espace public – voyage – retour d’expérience
Co-organisé par le Parc naturel régional Livradois-Forez, le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) et le département du Puy-de-Dôme ce voyage d’une journée a permis à une trentaine d’élus et techniciens de visiter différents projets d’aménagement dans les communes de Châteldon (63) Vichy (03) et Gannat (03) pour échanger sur ces expérimentations visant à améliorer la gestion de l’eau dans l’espace public.

A Châteldon, Monsieur Tony BERNARD, maire de la commune, a présenté les différents aménagements réalisés depuis 1995 dans le centre-bourg, de la place Jean Jaurès aux aménagements du Vauziron. Cette visite fut l’occasion de voir l’évolution de la gestion des eaux de pluies vis-à-vis des plantations. Les aménagements les plus anciens, dessinaient, pour des questions esthétiques, des zones de plantations bordurées empêchant l’eau d’atteindre les fosses de plantations. Les aménagements plus récents, dont celui de la place du jeu de paume, proposent des zones de plantations sans bordure, laissant l’eau s’infiltrer au pied des arbres. Cette technique permet également de faire des économies de matériaux et propose une vision plus naturelle du végétal dans nos centre-bourgs.

La visite s’est ensuite concentrée sur les aménagements du Vauziron. Ce ruisseau a fait l’objet d’un projet de valorisation en 2005 de grande qualité, qui a permis d’améliorer l’attractivité du centre-bourg en créant des usages récréatifs (aire de jeux, terrain de pétanque, promenade, zone de repos…). Pour remédier au déclin de la biodiversité deux secteurs du ruisseau, trop rectilignes et trop larges ont été réaménagés en 2021 par le contrat territorial Dore. L’objectif est de recréer des milieux aquatiques favorables à la biodiversité et de limiter l’évaporation du ruisseau. Ainsi, les enrochements ont été supprimés, la largeur du lit mineur réduite grâce à des fascines et la ripisylve replantée.



À Vichy, « reine des villes d’eaux », Madame Charlotte BENOIT et Monsieur Henri SARRE, adjoints au maire accompagnés de Messieurs Dominique SCHERER et Clément DELAVAULT, techniciens, ont présentés l’ambitieux projet de requalification du Parc des Sources en expliquant la façon dont ce parc central aura pour fonction d’accueillir les eaux de pluies des rues avoisinantes via des fosses de mélange terre-pierre.
La commune de Vichy a également expérimenté l’infiltration des eaux de pluie dans les rues des Iris et des Œillets, en travaillant sur la conduite de l’eau de pluie vers des fosses de plantation adaptées aux développements d’arbres, arbustes et vivaces.


Le foirail de Gannat, sous utilisé, s’est vu requalifié, sous l’impulsion de Madame Véronique POUZADOUX, Maire, en parc d’agréments offrant aux habitants et aux visiteurs différentes ambiances (pelouse, terrain de pétanque, halle, aire de jeux, mobilier de repos…). Les abords du foirail, autrefois axés sur le stationnement des véhicules ont été réaménagé par Luc Léotoing paysagiste concepteur, en contre-allée perméable ou complètement fermé à la circulation pour favoriser les transports en commun. L’ensemble du foirail a la capacité d’accueillir les eaux de pluies grâce à une topographie redessinée, des surfaces végétalisés et des noues paysagères.


Ces visites ont permis de comprendre le besoin de changer notre rapport à l’eau dans notre consommation mais aussi sur la place qu’un aménageur lui laisse dans l’espace public. Autrefois, l’eau devait répondre à une composition de l’espace ( canal, fontaine, géométrie de surface, canalisation sous-terraine, exuctoir..). Aujourd’hui, collectivités et concepteurs, via des expérimentations, laissent au maximum l’eau de pluie s’infiltrer là où elle tombe. Ainsi, le fil d’eau peut dessiner places, parcs et villes et villages garantissant des aménagements singuliers luttant contre la banalisation de nos paysages.