Père Castor a bercé nos enfances de ses histoires. À l’occasion de l’année du Castor, 50 ans après sa réintroduction sur la Loire, découvrons ensemble la sienne.
Mots clés : biodiversité – eau et milieux aquatiques
Après la recolonisation de la Dore avec son installation en plaine de Thiers, le Castor d’Europe fait son grand retour plus en amont, dans la plaine d’Ambert. Apprenons à mieux le connaître et à repérer sa présence.
Le Castor d’Europe est le plus grand rongeur du continent. Autrefois chassé, notamment pour sa fourrure très recherchée, il était au bord de l’extinction au XIXème siècle. Dès 1909, il devient protégé dans plusieurs départements du sud de la France, ceci en fait le premier mammifère bénéficiant d’une mesure de protection en France. Au plus fort de sa régression, il ne restait dans le monde qu’environ 1200 individus de Castor d’Europe. En France, il n’était plus présent que sur le delta du Rhône. Treize individus issus de ce noyau de population ont été réintroduits sur la Loire entre 1974 et 1976.
Depuis, l’espèce n’a cessé de recoloniser le bassin versant de la Loire, remontant sur l’Allier puis sur la Dore. Longtemps cantonnés à la plaine de Thiers, des indices de sa présence sont désormais visibles en bord de Dore, sur la plaine d’Ambert.

Cette espèce est dite « ingénieure ». En effet, elle modifie son environnement par ses activités (coupe d’arbustes et parfois d’arbres, construction de barrages, etc.). Les retenues d’eau créées par les barrages de Castor d’Europe augmentent les surfaces de zones humides, favorisent la recharge des nappes phréatiques et permettent une meilleure résilience face aux aléas climatiques que sont les crues et les sécheresses. Ces retenues d’eau sont également des refuges favorables à une grande diversité d’espèces (insectes, poissons, petits mammifères) et abritent une biodiversité riche. Mais il reste peu probable que des constructions de ce type apparaissent sur la Dore dans les prochaines années car les populations ne sont pas assez nombreuses.
Le Castor d’Europe se nourrit de végétaux sur les berges de la Dore. Il peut s’agir d’herbacés, d’écorce d’arbres et arbustes. Il affectionne tout particulièrement les saules, les peupliers ou encore les noisetiers. Les indices les plus visibles de sa présence proviennent de son alimentation. Il est facile de voir des copeaux provenant de l’abattage d’un arbre, des arbustes couchés au sol et écorcés ou des souches taillées en forme de crayon. En se nourrissant ainsi, il entretient la ripisylve (forêt sur les rives d’une rivière) en permettant la régénération du peuplement ligneux ou encore l’ouverture de milieux.

Les traces du passage du rongeur peuvent être facilement observées. En effet, il passe souvent au même endroit pour sortir de l’eau et rejoindre la berge et inversement, créant des coulées bien visibles. Ces empreintes de pattes ou crottes sont aussi observables.