Présence d’hybride chez les chênes, hêtres appartenant au même pool génétique que ceux de la Sainte Baume dans le Sud de la France, présence de deux groupes génétiques distincts chez le sapin pectiné… Que peut-on dire de la diversité génétique des forêts du Livradois-Forez ?
MOts clés : dérèglement climatique, variabilité génétique, adaptation, forêt, essences
4 points à retenir, avec pour enjeu la résilience des forêts face au dérèglement climatique
1 : Il existe une réserve génétique qui doit être préservée
La diversité génétique élevée observée chez les quatre espèces étudiées est un signe d’un fort potentiel d’adaptation. C’est un atout à préserver pour garantir la résilience des forêts, sous réserve de l’ampleur du dérèglement climatique.
2. Le sapin pectiné présente des particularismes locaux marqués qui constituent un enjeu de conservation
Des différences génétiques notables entre populations locales justifient des actions ciblées pour préserver ces spécificités.
3. Des forêts immatures mais une diversité intacte : la régénération naturelle validée.
La régénération naturelle maintient une diversité génétique élevée essentielle à la résilience et constitue une stratégie efficace et économique.
4. L’hybridation chez les chênes est un atout pour l’adaptation forestière
L’hybridation chez le chêne augmente la diversité génétique et potentiellement la capacité d’adaptation des populations. Même constat chez le sapin pectiné où des groupes génétiques différents sont en mélange.
Les forêts des parcs naturels régionaux étudiés apparaissent comme une réserve génétique à conserver.
Et pour en savoir un peu plus sur…
… les chênes sessile et pédonculé ?
L’étude révèle une grande diversité génétique et la présence d’hybrides chez les chênes étudiés, y compris dans les peuplements où une seule espèce était supposée dominer, ce qui pourrait renforcer le potentiel adaptatif des populations.
Bien que des différences génétiques significatives existent entre les peuplements étudiés, il n’est pas observé de différenciation génétique entre les chênaies du Livradois-Forez, du Haut Languedoc et du territoire de Millevaches en Limousin : ces populations ne sont pas indépendantes les unes des autres.
… le hêtre ?
Les hêtraies du Livradois-Forez appartiennent à la même lignée génétique que celles du Haut-Languedoc et de Millevache en Limousin, mais aussi au même pool génétique que celles de la Massane et de la Sainte Beaume (étudiées dans le cadre du projet OCCIGEN).
Une origine commune issues d’un refuge dans les Pyrénées expliquerait ces résultats. En effet, à l’échelles européenne, la diversité génétique du hêtre se structure en grande lignées issus de divers refuges glaciaires. Dans ce cadre, les hêtraies du sud-est de la France apparaissent comme un prolongement de l’une de ces lignées méridionales, pouvant avoir mis en place des adaptations particulières à la sécheresse estivales et qui jouent un rôle majeur dans la continuité génétique du hêtre à l’échelle de l’Europe occidentale.
L’ensemble des peuplements de hêtre étudiés présente une diversité génétique élevée et suffisante pour une reconstitution de hêtraies à partir de régénération naturelle.
… le sapin pectiné ?

Concernant le sapin pectiné, deux groupes génétiques d’origine alpine et pyrénéenne coexistent au sein du Massif central. La diversité génétique est plus élevée dans les sites où ces lignées se mélangent, ce qui peut constituer un levier d’adaptation.
En Livradois-Forez, les deux sites étudiés, proches géographiquement, présentent une composition génétique similaire et sont plutôt apparentés au groupe Massif central, génétiquement proche du groupe alpin. Cependant, certains individus échantillonnés sont apparentés au groupe pyrénéen.
Pour consulter le rapport d’étude complet RDV sur la page internet dédiée.
