L’école élémentaire François Mitterrand va bénéficier d’une rénovation complète. Ce projet, devenu une priorité du projet Petites villes de demain de Puy Guillaume, permet de valoriser la stratégie foncière, énergétique et de mobilité repensée pour le centre-ville.
Mots clés : centre-bourg, espaces publics, mobilités, végétalisation, patrimoine
L’école élémentaire est un équipement public emblématique auquel les habitants sont attachés. Il fait vivre le territoire, animant la vie locale à chaque sortie d’école. Face aux changements climatiques, la rénovation énergétique de ce bâtiment était nécessaire (représentant un des principaux postes de consommation d’énergie de la commune) avec un besoin urgent d’améliorer le confort d’été pour garantir de bonnes conditions d’apprentissage et de travail. Mais rénover un bâtiment scolaire va au-delà d’objectifs d’économies d’énergie, c’est aussi l’opportunité d’ouvrir l’école sur l’extérieur (mobilités, restauration, activités périscolaires…) et d’inscrire ce projet dans une vision globale.

Ce projet ambitieux, porté par la commune et accompagné par l’agence Morpho Architecture, s’inscrit dans une dynamique globale de revitalisation du centre-ville portée par le dispositif Petites villes de demain. Amélioration énergétique, nouveaux espaces pour les élèves, végétalisation, matériaux bio-sourcés… cette transformation illustre la volonté d’allier éducation, transition écologique et attractivité du territoire.
Le projet de rénovation de l’école élémentaire de Puy-Guillaume s’est d’abord inscrit dans une logique de transition énergétique, dictée notamment par les exigences du « décret tertiaire ». Ce cadre réglementaire impose aux bâtiments publics une réduction progressive de leur consommation énergétique, avec des objectifs ambitieux : -40 % d’ici 2030, -60 % à l’horizon 2050.
Pour répondre à ces objectifs, la commune a engagé une rénovation thermique complète de l’établissement. Isolation renforcée, menuiseries performantes, ventilation repensée, équipements plus sobres : l’ensemble du bâtiment a été retravaillé pour réduire sa consommation et améliorer le confort des usagers, été comme hiver.
Autre choix fort et exemplaire : l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures. Cette production d’énergie renouvelable permet à l’école de couvrir une partie de ses besoins et de réduire son empreinte carbone.
Le décret tertiaire, en bref
Mis en place par la loi ELAN, le décret tertiaire oblige les bâtiments publics et privés de plus de 1 000 m² à réduire leur consommation énergétique de :
40 % en 2030,
50 % en 2040,
60 % en 2050.
Ce décret vise à faire du parc immobilier un levier majeur de la transition écologique.
Une extension de 300 m² liée à l’accueil périscolaire sur le site a été l’occasion de réorganiser entièrement les espaces intérieurs de l’école. Objectif : créer un environnement plus fonctionnel, plus accueillant, et mieux adapté aux besoins éducatifs et sociaux des élèves. Les classes ont été réaménagées pour favoriser la lumière naturelle, la circulation fluide et le calme. Le restaurant scolaire a également été entièrement repensé. Plus spacieux, mieux insonorisé, il permet un meilleur accueil des élèves.
Jusqu’ici, la cour de l’école élémentaire ressemblait à beaucoup d’autres : une vaste surface minérale, peu ombragée, sujette à la chaleur en été. Avec ce projet, la commune a choisi de mieux végétaliser la cour, en réponse à la fois aux enjeux climatiques et au besoin de nature des enfants. Des arbres seront plantés pour créer des zones d’ombre naturelles. Des espaces verts ont été aménagés pour favoriser la biodiversité locale, tout en laissant des zones de jeux dégagées. Mais cette transformation est aussi pédagogique, les élèves peuvent observer, toucher : la cour devient un support d’apprentissage vivant avec de nouveau jeux, la possibilité de jardiner et d’observer la biodiversité.


Cour de l’école © C.Butty, SMPNRLF, Morpho Architecture
Des échanges réguliers ont permis de faire évoluer le projet, en lien avec les équipes pédagogiques et les services municipaux. Les choix techniques ont été validés par un comité de suivi élargi avec les partenaires de l’Atelier d‘urbanisme en Livradois-Forez.
Le budget a été établi avec soin, dans une logique de durabilité, de coût maîtrisé, et de cohérence environnementale.
LIVRAISON : 2026
COUT : 2 730 000 € HT
FINANCEMENT Subventions État (DSIL, font vert), Contrat Région Auvergne-Rhône-Alpes, Conseil Départemental du Puy de Dôme, Europe (Feder) et auto-financement de la commune 58 %
Mandataire maitrise d’œuvre : Morpho Architecture
Ce chantier ne s’est pas déroulé en vase clos. Il s’inscrit dans une stratégie globale de revitalisation du centre-ville portée par la municipalité de Puy-Guillaume et son intercommunalité, qui vise à relocaliser et intensifier la centralité de la commune autour du “Y” commerçant, axe structurant du tissu urbain. En parallèle de la rénovation de l’école, la commune met en œuvre une série d’actions coordonnées pour moderniser le commerce de proximité et réduire la vacance commerciale. Plusieurs boutiques situées dans le cœur de ville ont été acquises et sont désormais gérées par la commune, permettant l’installation de nouveaux commerçants, dans un cadre sécurisé et attractif. Ces initiatives sont appuyées par des opérations de promotion mutualisée, en lien avec des partenaires comme le réseau Entreprendre en Livradois-Forez, afin de dynamiser l’écosystème économique local.
Un programme spécifique d’aide à la rénovation des façades a également été lancé sur deux périmètres ciblés, en complément des aides de l’OPAH (Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat) déployée par la communauté de communes Thiers Dore et Montagne. L’objectif : intensifier les rénovations et améliorer l’offre de logements, pour la rendre plus qualitative et plus attractive. En juin 2025, une action de sensibilisation “Habiter et rénover mon logement” a mobilisé les habitants autour des enjeux de confort, d’efficacité énergétique et de valorisation patrimoniale. La commune s’est également engagée dans la mise en place du permis de louer, un outil de régulation et d’amélioration du parc locatif, pour garantir un niveau de qualité minimum et lutter contre l’habitat indigne.

Côté mobilités, les actions s’inscrivent dans le schéma directeur cyclable du SMTUT. On note le déploiement d’abris vélos sécurisés, la reprise du plan de circulation, la mise en place d’une zone 30 et la réglementation du stationnement sur la zone commerçante. La création de la nouvelle ligne de bus n°12, avec un arrêt desservant notamment la Maison des services Roche renforce l’accès aux services et commerces de proximités de Puy-Guillaume.
L’ensemble de ces initiatives est porté dans le cadre d’un accompagnement renforcé avec l’ANCT (Agence nationale de la cohésion des territoires), avec notamment une étude d’opportunité en cours pour examiner les conditions de mise en œuvre d’une concession d’aménagement (calibrage foncier, urbanistique, économique…).
Ce maillage d’actions, cohérent et coordonné, positionne Puy-Guillaume comme une commune pilote en matière de revitalisation des petites villes de demain, à la croisée des enjeux sociaux, économiques et environnementaux.



© C.Butty, SMPNRLF