Les citoyens-consommateurs présentent leur avis sur les légumes locaux

Après six mois de travail, les citoyens-consommateurs dévoilent leurs propositions pour introduire plus de légumes locaux dans les grandes surfaces du Parc et du Grand Clermont.

En travaillant sur plusieurs leviers de notre alimentation, le projet alimentaire territorial porté par le Parc et le Grand Clermont a pour ambition de permettre à tous les habitants d’accéder à des produits sains, de qualité, issus de circuits de proximité. Il vise entre autre à augmenter le taux d’autonomie en fruits et légumes : un véritable challenge qu’il s’agit de relever avec les professionnels de l’agriculture mais aussi les citoyens.

50% d’autonomie sur les fruits et légumes à horizon 2050

L’objectif est ambitieux. Pour y répondre, il sera nécessaire d’agir sur plusieurs leviers en même temps, du foncier à l’installation agricoles en passant par l’évolution des pratiques de production. Mais aussi en appuyant la structuration d’organisations collectives comme les filières. Au bout de la chaine, qu’en est-il du mangeur ?  En tant que consommateur, il est régulièrement sommé de faire « les bons choix » d’achat et de consommation. Mais l’injonction est perverse car de la fourche à la fourchette, se déploie une chaine de valeur complexe (des grossistes, des producteurs, des supermarchés, etc), des informations variées (mode de production, prix, label, etc) et des interactions nombreuses (marketing, publicité, rayonnages, etc). Elles constituent notre environnement alimentaire et autant de conditions préalables à nos pratiques de consommations…

Pour les pilotes du PAT, il paraissait donc important de se mettre enfin autour de la table avec les citoyens-consommateurs, de recueillir leur parole et d’initier le débat avec eux.

Les ateliers sur les légumes locaux : ce qu’il faut en retenir

A l’été 2022, un nouveau projet sort de terre : les Ateliers citoyens-consommateurs sur les légumes locaux distribués en grandes et moyennes surfaces (GMS). C’est une démarche participative qui réunit pendant 6 mois une trentaine d’ habitant.e.s des bassins de Thiers, Ambert et Clermont-Ferrand. Pendant six matinées, ils sont invités à changer de bottes, rencontrer des experts, visiter des fermes et des supermarchés, pour mieux comprendre ce qui se passe pour un légume de sa production à sa vente en rayon.

Chaque rencontre est venue nourrir la réflexion des participant.e.s et les discussions collectives pour répondre à la problématique qui leur était soumise : « Quels sont vos critères pour un développement plus juste et plus durable de la production de légumes locaux distribués en GMS ? ».

Chaque étape a été animée  par l’équipe du Connecteur et racontée dans de très beaux Carnets de bords réalisés par Marie-Pierre Demarty.

Produire un avis collectif et le faire connaitre

Aujourd’hui les grandes enseignes concentrent 67% des achats alimentaire effectués sur le territoire.  Elles sont donc des acteurs incontournables du changement à côté des pouvoirs publics et des professionnels agricoles. Si les bonnes initiatives et les gérants engagés existent, ils sont encore peu nombreux.

Après plusieurs mois de travaux immersifs, les membres des Ateliers citoyens-consommateurs sur les légumes locaux ont présenté jeudi 9 mars leur avis pour inciter le secteur alimentaire, et en premier lieu les supermarchés locaux, à faire évoluer leurs pratiques d’approvisionnement et de commercialisation des légumes.

A travers cinq recommandations clés, le groupe de citoyens-consommateurs les invite à devenir de réels moteurs de la transition vers une alimentation locale, de qualité, rémunératrice et accessible à toutes et tous.

  • Proposer des légumes qui soient « vraiment » de qualité et de proximité
  • Assurer une information transparente
  • Donner envie de choisir les légumes locaux de qualité et de créer des liens
  • Donner les clés pour valoriser une alimentation plus saine
  • Donner le goût de la cuisine, inspirer

A  l’heure d’une forte inflation sur les produits alimentaires et d’une certaine confusion des consommateurs dans les rayons, cet avis constitue un élément supplémentaire dans le débat public.

L’assemblée réunie ce soir là dans les locaux du grossiste alimentaire Terre Azur, comptait des professionnels agricoles, des gérants de supermarchés, des chercheurs, des collectivités publiques. Autant d’acteurs parfois pionniers sur le sujet, souvent motivés à continuer de réflechir (et peut être agir ?) collectivement sur les questions d’environnement alimentaire, de production et de distribution locale de légumes. C’est avant tout à eux que ces propositions d’adressent.

Pour la suite, les pilotes du PAT s’engagent à porter cet avis à la connaissance du plus grand nombre… Objectif : contribuer ensemble à faire bouger les lignes !

Pour tout savoir sur les ateliers et télécharger l’avis final rendez-vous ICI