Les Orchidées du Parc Livradois-Forez

Les orchidées constituent une des familles les plus importantes du règne végétal, les Orchidaceae, avec plus de 30 000 espèces dans le monde. Pourtant, on ignore souvent l’existence des orchidées sauvages qui nous côtoient et peuplent divers milieux : prairies, landes, forêts, lisières, marais, alpages ; elles fuient les zones de cultures intensives et préfèrent la végétation maigre thermophile ainsi que les prairies naturelles.

Mots clé : orchidées, préservation, biodiversité, Natura 2000, flore

Parmi les 170 espèces d’orchidées dénombrées en France métropolitaine, 37 espèces sont répertoriées en Auvergne et 17 d’entre elles sont protégées.

Il est possible d’observer les orchidées tout au long de l’année, que ce soit leurs feuilles, leurs fleurs ou leurs fruits. En effet, les orchidées sont des plantes vivaces facilement reconnaissables, même lorsqu’elles ne sont pas encore fleuries. Au début du printemps, seules les rosettes et les tiges sont visibles. On peut alors reconnaitre les feuilles assez longues aux nervures parallèles. Au moment de leur floraison, les orchidées sauvages sont reconnaissables à leurs couleurs et formes parfois extravagantes. Les fleurs sont toujours composées de 3 sépales et 3 pétales. La grande particularité des orchidées tient dans la présence de leur labelle, un pétale, nettement différent des autres, qui assure la reproduction de la plante. Chez certaines espèces, c’est ce labelle qui leur permet d’attirer les insectes qui vont assurer la pollinisation. D’autres utilisent aussi leur parfum pour fidéliser leurs pollinisateurs.

On considère les orchidées comme de précieuses indicatrices de la qualité des habitats naturels et particulièrement du bon état de conservation de la végétation maigre thermophile. En effet, les espèces d’orchidées sauvages réagissent rapidement aux perturbations (eutrophisation, homogénéisation du milieu, rudéralisation, artificialisation des forêts). Le maintien de leur abondance est donc souvent considéré comme un objectif prioritaire de conservation. Ainsi, pour protéger ces espèces menacées, il est essentiel de protéger les milieux. Certaines espèces vivent par exemple sur les coteaux secs et chauds, il est donc important de maintenir les conditions nécessaires à leur développement en conservant les milieux ouverts par du débroussaillage ou encore par la mise en place de pâturage extensif à certaines périodes de l’année.

Un exemple de gestion des milieux en faveur des orchidées :

Sur le site Natura 2000 des puys de Pileyre et du Turluron, 18 espèces et 2 hybrides ont été observées entre 2001 et 2020. Parmi elles, 5 sont protégées dans la région Auvergne (Arrêté du 30/03/90).

Des opérations de débroussaillage puis de pâturage ont été mises en place sur plusieurs hectares du puy de Pileyre afin d’augmenter la surface des pelouses à orchidées dans le cadre d’un contrat Natura 2000. Il semblerait que le nombre d’orchidées des milieux ouverts diminue avec le développement des ourlets.  Un suivi régulier des orchidées est donc réalisé afin d’évaluer l’état de conservation des habitats naturels et les populations d’orchidées.

En partenariat étroit avec la Société Française d’Orchidolophilie d’Auvergne, le CEN Auvergne a développé plusieurs suivis d’orchidées sur ce site Natura 2000 mais également sur d’autres. L’objectif est d’obtenir une vision actualisée de ce groupe d’espèces sur le territoire géographique de la Limagne en s’appuyant sur les sites témoins Natura 2000 ou les Espaces Naturels Sensibles (ENS).

La dernière étude datant de 2020 a fait ressortir une recolonisation par les orchidées du secteur débroussaillé à l’automne 2009 avec une croissance importante des populations de plusieurs espèces et notamment des plus sensibles à l’enfrichement tel que l’Ophrys bécasse (Ophrys scolopax) ou l’Ophrys abeille (Ophrys apifera). Un autre secteur, débroussaillé en 2011, a également été recolonisé par l’Orchis pyramidale (Anacamptis pyramidalis), l’Ophrys abeille et l’Ophrys mouche (Ophrys insectifera).

Des orchidées sauvages dans votre jardin !

Au printemps, certaines espèces abondent sur les bords de routes et de chemins et même dans les jardins et espaces verts. Chacun peut favoriser leur présence et leur développement en apprenant à les identifier et en adoptant des gestes adaptés pour leur protection. Par exemple, le fauchage trop tôt en saison ou trop répété empêche la floraison et la fructification des orchidées. Ainsi, repérer les rosettes de feuilles avant la floraison au début du printemps et laisser des zones de fauche tardive et raisonnée permettra peut-être à votre pelouse de devenir un refuge à orchidées ! 

Si vous souhaitez en connaître davantage sur les orchidées sauvages, vous pouvez contacter la Société Française d’Orchidophilie d’Auvergne (SFO-A) qui organise des sorties sur le terrain à la découverte d’espèces locales mais également des conférences à destination du grand public : https://sfo-auvergne.fr/