Optimiser l’éclairage public au regard des enjeux de biodiversité, santé, cadre de vie et économies d’énergie nécessite une analyse fine de l’éclairage en place. Une réunion sur site avec les habitants et les élus s’avère nécessaire. Le syndicat mixte du Parc accompagne les collectivités du territoire pour mener ce type de démarche participative. Retour sur le mois de mars riche en animations de ce type.
Mots clé : éclairage, nuit, ciel nocturne, biodiversité
Le syndicat mixte du Parc accompagne deux communes dans la réalisation d’un diagnostic participatif de l’éclairage public. Sur la communauté de communes Entre Dore et Allier, l’accompagnement porte sur la prise en compte des enjeux de l’éclairage et du ciel nocturne dans le PLUi-H, document d’urbanisme en cours d’élaboration, intégrant notamment les enjeux de trame verte et bleue.
Le Syndicat mixte du Parc est engagé depuis 2019 dans une démarche pionnière en faveur de la sobriété lumineuse. Ce projet à l’échelle de l’Inter Parcs Massif Central (IPAMAC) sur la qualité du ciel nocturne porte sur l’accompagnement de communes et d’acteurs privés pour un éclairage plus sobre.
C’est dans ce cadre que la commune de Vertolaye fait l’objet d’une démarche d’accompagnement consistant à réaliser un diagnostic de l’éclairage à la fois technique et surtout « sensible » sous forme participative avec les habitants avec une déambulation nocturne sous les luminaires qui a eu lieu le 22 mars. Cette action a plusieurs objectifs : établir un état des lieux de la situation, engager une réflexion collective sur les enjeux, et faire émerger des pistes d’actions permettant d’apporter une réponse adaptée aux besoins humains d’éclairage.
C’est également dans ce cadre que la communauté de communes Entre Dore et Allier est accompagnée sur la prise en compte des enjeux de l’éclairage et du ciel nocturne dans le PLUi-H, document d’urbanisme en cours d’élaboration, intégrant notamment les enjeux de trame verte et bleue. Ainsi, le 21 mars, une réunion avec une quinzaine d’élus des communes d’Entre Dore et Allier s’est déroulée en deux temps. Le premier, en salle, a permis de présenter les enjeux de la nuit notamment sur la santé et la biodiversité, les éléments techniques sur les différents types de luminaires, les pistes d’actions. La réunion s’est ensuite tenue sur site en se déplaçant de lampadaire en lampadaire. Ce fut l’occasion de mettre en pratique des notions techniques clé sur la base de mesures physiques de la lumière et surtout de discuter de manière concrète avec les participants des besoins d’éclairage et des enjeux. Cette première réunion sera suivie d’un travail sur une orientation d’aménagement et de programmation (OAP) sur la trame verte, bleue et noire, faisant partie du PLUi-H en cours d’élaboration.



A Ambert, la commune a choisi de mener un travail participatif avec ses habitants pour réfléchir ensemble à l’optimisation de l’éclairage public. Cette démarche a démarré sur 5 hameaux d’Ambert : Valeyre et ses environs, Les Chaux et la Barge. La commune a invité les habitants à participer à un atelier participatif avec une date spécifique pour chacun des hameaux entre le 12 et le 19 mars. Chaque réunion était animée par une technicienne du Parc et se déroulait de la façon suivante : une présentation en salle suivie d’une déambulation dans le hameau sous les points lumineux pour réfléchir ensemble aux suppressions, déplacements, modifications, ou éventuels ajouts de points lumineux. Munis d’une carte du hameau et des lampadaires afin de noter les remarques, les habitants ont ainsi cheminé en se posant 3 questions :
- Quels sont les besoins d’éclairage ou d’obscurité en ce lieu ?
- Le point lumineux réponde -t-il a à ce besoin ?
- Le point lumineux est-il adapté pour répondre à ce besoin en termes d’éclairement (avec une mesure sur site), orientation du flux lumineux, température de couleur, durée de fonctionnement ?
Le bilan de cette action est le suivant :
Sur ces 5 hameaux, on compte 68 points lumineux pour 224 habitants (soit presque un lampadaire pour 3 habitants).
Les habitants ayant participé ont apprécié ce travail de concertation et suggèrent de supprimer plus de la moitié des points lumineux et en ajouter 3. Leurs arguments sont les suivants : inutilité de ces lampadaires, gène pour une nuit noire dans les chambres à coucher, économies d’énergie. Sur un hameau comptant 10 points lumineux, les habitants se sont concertés et souhaitent ne conserver qu’un point sur la place centrale et soit mieux réglé : orientation vers l’espace public plutôt que les maisons, et une intensité lumineuse à baisser.
Cette série d’ateliers permettra à la commune d’avancer dans son projet d’optimisation de l’éclairage, possiblement avec une phase de test, en tenant compte des besoins exprimés par les habitants.
