Ils ressemblent à de petits dinosaures et vivent dans nos flaques, fossés et mares ! Les tritons, amphibiens discrets, peuplent les zones humides du Livradois-Forez.
Mots-clés : Triton palmé/ Triton alpestre/ Triton crêté/ amphibiens/ zones humides/ mares/ biodiversité
Fascinants et méconnus, les tritons sont des habitants emblématiques des milieux aquatiques. Ni lézards, ni reptiles, mais bien amphibiens, ils sont les cousins des grenouilles, des crapauds et de la mythique salamandre tachetée. Petits mais précieux, ces Urodèles au cycle de vie singulier sont d’excellents indicateurs de la qualité de nos milieux naturels. Pourtant, leurs habitats fragiles subissent de nombreuses pressions, rendant leur préservation nécessaire. Levons le voile sur ces mini-créatures fantastiques, trésors vivants de notre patrimoine naturel.
Avec leur allure de petits lézards ou de mini-dinosaures, les tritons intriguent… mais attention aux apparences ! Contrairement aux reptiles, qui préfèrent les milieux secs et ensoleillés, les tritons recherchent l’humidité.
Leur vie commence dans l’eau, sous forme de larves munies de branchies, avant une métamorphose qui leur permet de respirer à l’air libre. Devenus adultes, ils vivent une « double vie » : terrestre, une grande partie de l’année, et aquatique notamment, pour la reproduction. Ils dépendent donc à la fois de forêts, prairies, bocages et de zones humides préservées. Au printemps, les tritons rejoignent mares, étangs et fossés pour se reproduire. C’est à ce moment-là qu’ils sont les plus visibles, avec leurs couleurs nuptiales éclatantes et, chez certaines espèces, une crête dorsale spectaculaire chez les mâles. La femelle pond ses œufs, soigneusement repliés dans les feuilles aquatiques. À la fin de l’été, les adultes quittent l’eau pour une vie terrestre discrète, cachés sous les pierres, les feuilles ou les souches. Ils y passent l’hiver en hibernation, attendant le retour des beaux jours.
Dans le Parc naturel régional Livradois-Forez, plusieurs espèces cohabitent, dont le triton palmé, le triton alpestre et le triton crêté, le plus grand et le plus rare.
Qui est qui ?
Le Triton palmé (Lissotriton helveticus) est le plus commun et le plus petit des trois. Il dépasse rarement 8,5 cm. Le mâle, identifiable par ses pattes arrières palmées et un fin filament au bout de la queue, fréquente volontiers les plus petites pièces d’eau, y compris fossés et flaques temporaires.
Le Triton alpestre (Ichthyosaura alpestris), légèrement plus grand, est aussi le plus coloré. En période de reproduction, le mâle arbore une crête dorsale élégante et des flancs bleu vif ourlés de noir et de blanc. Présent jusqu’aux plus hautes altitudes du Parc, il préfère les eaux claires et peu polluées.
Enfin, le majestueux Triton crêté (Triturus cristatus) impressionne par sa taille, pouvant atteindre jusqu’à 17 cm. Rare sur le territoire du Parc, il se cantonne aux zones de plaine et de moyenne altitude (inférieures à 900 m) et exige une qualité d’habitat encore supérieure à ses congénères.

Une protection indispensable
Tous les tritons présents dans le Livradois-Forez sont protégés par la loi française. Le Triton alpestre et le Triton crêté sont de plus classés comme espèces menacées à l’échelle régionale. Malgré cela, le territoire reste un bastion majeur pour leur préservation. Grâce à son réseau dense de petites zones humides, les populations restent relativement bien connectées – condition essentielle pour leur survie à long terme.
Le Parc naturel régional Livradois-Forez mène plusieurs actions de conservation pour préserver les zones humides : restauration de mares, entretien des prairies humides, sensibilisation des habitants et suivi scientifique des populations de tritons notamment dans le site Natura 2000 Plaine des Varennes. Les agriculteurs, naturalistes, élus locaux et habitants jouent un rôle clé dans cette dynamique.
Un indicateur de la bonne santé des milieux humides
La présence des tritons est un signe positif pour les écosystèmes. Très sensibles à la pollution de l’eau, à la disparition des haies et à l’assèchement des zones humides, ils disparaissent rapidement lorsque leur habitat est perturbé. Protéger les tritons, c’est donc aussi protéger un ensemble de milieux naturels et d’autres espèces qui en dépendent.
Comment contribuer à leur protection ?
Protéger les tritons et leurs habitats n’est pas une mission impossible, bien au contraire ! Voici quelques actions simples mais efficaces :
• Observer sans déranger : respecter leur habitat est la première étape pour les aider.• Protéger les mares et les zones humides : ne comblez jamais une mare et évitez de perturber les zones aquatiques sensibles.
• Créer des mares dans les jardins ou restaurer des anciennes mares pour améliorer les habitats disponibles pour les tritons.

Une Fête dédiée à la protection des mares et des zones humides !
La « Fête des mares » revient pour une 10e édition autour de la thématique « Les mares, bien commun à protéger et à partager » !
Comme chaque année, la Fête des mares vient conclure la campagne de protection des zones humides ! Ainsi, du 7 au 15 juin 2025, après la Journée Mondiale des Zones Humides, participez aux activités qui seront proposées sur tout le territoire.