Des études naturalistes ont montré que les sapinières hétraies d’altitude hébergent des espèces indicatrices de maturité et de longue continuité forestière.
Mots clé : Lichens, chat forestier, coléoptères saproxiliques, syrphes, haute valeur écologique.
Dans le cadre du projet Trame de vieux en Livradois-Forez, les résultats des études menées sur 8 sites de sapinières hétraies anciennes d’altitude ont permis de confirmer la haute valeur écologique de ces forêts. De nouvelles espèces indicatrices, patrimoniales et parfois très rares ont été trouvées dans les trois départements du territoire (Loire, Haute-Loire et Puy-de-Dôme) entre 2020 et 2022.
L’étude sur les lichens forestiers a été réalisée par Corinne Bauvet, lichénologue indépendante.
Les lichens épiphytes (foliicoles, corticoles, lignicoles), indicateurs de maturité et de continuité forestière, sont très bien représentés dans les forêts anciennes et matures.
Sur les 173 espèces observées, on remarque plus particulièrement 51 espèces de lichens d’intérêt patrimonial, 48 signalées pour la première fois dans au moins un des trois départements et 27 indicatrices de longue continuité forestière. Ces dernières sont observées dans les secteurs les plus riches en vieux arbres.
L’étude sur les coléoptères saproxyliques et les syrphes forestiers a été réalisée avec la Société d’histoire naturelle Alcide-d’Orbigny, par Benjamin Calmont et Thibault Delsine.
Ces groupes d’espèces sont des bio indicateurs de la qualité et de l’état de conservation des forêts. De par leurs exigences écologiques, ils sont le strict reflet de l’état de santé écologique de celles-ci.
En ce qui concerne les syrphes, parmi les espèces capturées, 6 sont utiles à l’identification des forêts d’importance internationale pour la conservation de la nature et une trentaine sont considérées menacées et/ou en déclin à l’échelle européenne ou nationale.
Quant aux coléoptères saproxiliques, 209 espèces ont été observées dont 32 sont des bioindicatrices de la qualité des forêts françaises, 2 ont le statut « en danger », 3 « vulnérable », 17 « potentiellement menacée ».
Au vu de ces résultats, on peut considérer que certains boisements du Livradois-Forez ont un rôle patrimonial vis-à-vis des coléoptères saproxyliques.
L’étude sur le chat forestier a été réalisée avec le Groupe mammalogique Auvergne (GMA)
Le chat forestier ou chat sauvage est une espèce retenue au niveau national pour la caractérisation des trames verte et bleue (continuités forestières).
Ce travail a permis d’améliorer les connaissances sur la répartition des populations du Livradois-Forez. Avec l’aide d’un réseau d’observateurs du Parc et du GMA composé de 22 personnes, des « pièges » photos ont été posés en forêt pendant plus de 2 ans. Avant l’étude, la présence du chat forestier était validée par des observations sur 17 « mailles », le territoire ayant été artificiellement « découpé » en 196 mailles de 5×5 km². L’étude a permis de recueillir 83 données de chats typés forestiers. Depuis, sa présence est validée sur 50 mailles.
Conclusion :
Ces différents travaux confirment l’intérêt de ces espèces pour l’étude des forêts anciennes et/ou matures avec l’acquisition de plus de 6 500 données.
Les espèces considérées comme indicatrices de longue continuité forestière ayant été trouvées essentiellement dans les secteurs forestiers les plus anciens, les études conduites contribuent également à la validation des listes d’espèces indicatrices de longue continuité forestière.
Enfin, cette haute valeur écologique nous éclaire sur la nécessité de conserver ce patrimoine existant, garant d’une bonne fonctionalité des écosystèmes forestiers, en le prenant en compte dans la gestion durable des forêts du Livradois-Forez.
L’ensemble de ces rapports est consultable sur : https://www.parc-livradois-forez.org/preserver/biodiversite/foret-trame-de-vieux-bois/etudes-naturalistes/