La remise en pâturage des affleurements de serpentinite de Saint-Préjet-Armandon garantit la conservation d’une station botanique exceptionnelle. Elle laisse entrevoir le retour d’une biodiversité présente avant la déprise agricole du milieu du siècle dernier.
A Saint-Préjet-Armandon, sur les hauteurs livradoises du bassin de Paulhaguet, des rochers très spéciaux abritent deux petites fougères rarissimes en Auvergne. Il s’agit de la Notholène de Maranta et la Doradille noire (sous-espèce silesiacum) qui poussent uniquement sur une roche ultra-magnésique aux allures de peau de serpent : la serpentinite.
Mais la déprise agricole a conduit à l’enfrichement des coteaux, mettant en péril les plantes, insectes et oiseaux liés aux rochers et pelouses sèches de Saint-Préjet.
Le classement en Espace naturel sensible par le Département de la Haute-Loire permet de disposer de moyens financiers et humains pour organiser une gestion durable du site. Après avoir organisé un chantier de débroussaillage avec le lycée de Brioude-Bonnefont, le Parc Livradois-Forez a recréé un parc de pâturage de 1,5 ha avec un éleveur de la commune pour accueillir un troupeau de 5 ânesses. Cette gestion exemplaire a pu être mise en œuvre grâce à l’accord des trois propriétaires privés concernés et de la commune. Le bilan est déjà très favorable et on constate un bon entretien du site sans que les fougères protégées ne soient broutées.